Depuis de nombreuses années, le conte est utilisé comme médiateur dans la relation soignante ou éducative avec les enfants, les adolescents et les adultes.

Ce stage vise à s'approprier les techniques ( Voix, rythmes, respirations, choix des contes ...) pour raconter et pour mener un atelier en institutions ou tout simplement pour le plaisir .

​

Objectifs

- Cette formation vous permettra de passer de la lecture à l'oralité.

- De pouvoir monter un atelier.

- De confronter vos expériences de réfléchir sur le contenu des contes.

- (Aspects morphologiques mythologique,  psychanalytiques)

​

Contenus

- Travail sur le conte :

- Découvrir et s'approprier des contes.

- Étude de la structure du conte.

​

- Apprendre à raconter, inventer un conte, une histoire, et à jouer des instruments de percussions pour rythmer des moments du conte.

​

- Travail sur la voix, le rythme, la posture, exercices avec des jeux rythmés

- Apprendre à marquer avec des instruments de percussions des moments clefs du conte.

​

- Analyse de contes.

- Comment adapter le conte au soin.

​

Méthodes pédagogiques

Échanges à partir des expériences des participants, travail avec un conteur musicothérapeute clinicien, un percussionniste.

Débats et analyses, apports théoriques, bibliographie...

​

​

​

 Qu'est-ce que le conte ? *

​

Difficile de parler du conte et de la mythologie en quelques pages mais voici une approche.

Les contes ouvrent aux mondes des mythes. Ceux-ci fondent les personnalités et les groupes humains. Ainsi, c'est en jouant avec les configurations mythiques que les enfants construisent leur image du corps.

​

De plus, les contes contribuent à élaborer notre rapport au temps et au langage grâce à leur forme rythmo-musicale et à la richesse de leurs récits.

En se familiarisant avec la mythologie et la pensée associative les participants pourront mieux élaborer ce qui a trait aux rapports entre l'imaginaire et le monde symbolique et le réel.

​

Le mot "CONTE" est un avatar du mot "COMPTE" qui vient lui-même d'un mot latin : « PUTARE » qui signifie, à l'origine,« élaguer les arbres ».

Il a clairement un sens d'organisation (d'où « computeur »). C'est un « ordonnanceur » du langage et de la parole.

On y trouve toute les bases de l'organisation langagières tant que sur les plans du vocabulaire que celui des phrases et de la logique qui assure leur bon déroulement dans le temps...

​

La métaphore de l'arbre est intéressante. Comparer les contes à des branches d'arbres ramassées après l'élagage revient à définir assez clairement ce qu'ils sont: Des "avatars de mythe". Toutefois, ils ne sont pas que branches, mais aussi fleurs et feuilles.

​

le conteur est celui qui, rassemblant les branches, compose des ensembles qui s'enchevêtrent parfois de multiples thèmes. Il les offre à ceux qui l'écoutent. C'est donc d'abord un Être de mémoire qui connaît la mythologie de sa communauté.

​

Si les contes sont fascinants, c'est sans doute parce qu'ils se relient à des racines mythiques qui ont toujours servi à nommer les grands mystères de la vie.

Quoi qu'il en soit, ils rendent compte des mythes desquels il viennent et sont les instruments privilégiés pour re-conter la tradition.

Le conte "Objet", "Fixé, tel que nous le connaissons aujourd'hui, est un produit de la technologie de l'écrit.

Il n'a sans doute jamais existé sous cette forme.

​

Autrefois, certaines personnes, qui avaient davantage d'appétence pour la "Tchatche", s'ingéniaient à relever les drames communautaires du moment afin de les "parler" tout en les enveloppant dans une mythologie.

​

Les contes "objets" sont nés, sans doute lors de l'expansion des techniques de l'imprimerie qui obligatoirement, fixait sous des formes cristallisées, des processus vivants et adaptables à souhait.

​

Quoi qu'il en soit, on mesure l’intérêt d'un conteur à son style, son rythme, son mélodisme et sa mémoire. Ce sont des caractères fondamentaux de l'oraliture.

​

Le "petit conte" pourrait-être la comptine. Elle se présente comme un véhicule essentiel pour l'enfant qui s'entraine à la prise de parole. De plus, elle véhicule de nombreux sens en rapport avec les mythes et les rituels les plus anciens.

​

Le conte permet d'établir une relation dense entre l'éducateur-conteur, les enfants ou même les adultes, relation enrichie du jeu avec le langage qui supporte, favorise, et met en forme le foisonnement de l'imagination. L’intérêt des contages semble évident par l'apport de la langue, des structures syntaxiques, des processus temporels et du vocabulaire.

​

On voit bien donc que conter permet à l'éducateur d'établir une complicité langagière avec ceux qui l'écoutent. Complicité favorisant un "entre-deux" fait de la limite du symbolique et de la liberté du jeu imaginaire.

​

Il serait naïf de prendre le conte pour un médicament, autant en pédagogie qu'en thérapie; ou de prétendre en connaître rationnellement ses effets sur les auditeurs. Le conte n'appartient à personne et, comme le suggère Bruno Bettelheim(1), il fait son travail indépendamment de celui qui raconte... à la cantonade.

"Les bons contes font les bons amis " proverbe inventé.

​

* Document de la formation musicothérapie active, groupe "KRT" Buc Ressources de M. Willy Bakeroot, formateur.

(1) Bruno Bettelhheim, psychanalyse des contes de fées, Hachette.